Tatiana Slama-Cazacu
[Články]
Několik poznámek o předmětu a metodologii psycholingvistiky a o možnostech její aplikace / Некоторые замечания по поводу предмета и методологии психолингвистики и возможностей ее использования
[*]1. C’est surtout depuis que le Cours de F. de Saussure a défini la catégorie langage, langue, parole et a tracé entre elles des lignes de démarcation,[1] qu’il [121]est devenu clair que la linguistique étudie la langue, et la psychologie — le langage. Entre ces limites se développe l’activité, devenue traditionnelle, de deux disciplines qui se heurtent plus d’une fois à des impasses, dues à des frontières rigides et à une méthodologie considérée „adéquate“ aux objets respectifs.
La position de De Saussure a créé dès le début une situation équivoque: non seulement il a fixé les sévères lignes de démarcation, qui sont devenues traditionnelles, entre les catégories mentionnées (sans toutefois les définir très clairement) et entre les sciences du langage,[2] mais son Cours est aussi à l’origine d’un malentendu concernant le domaine de la parole, qui ne formerait pas l’objet de la „linguistique proprement dite“ mais d’une linguistique spéciale („une linguistique de la parole“) (Ibid.).
Ce manque de précision en ce qui concerne „l’objet“ des diverses disciplines et, d’autre part, la démarcation trop nette entre elles, l’indifférence quant aux résultats obtenus dans l’„autre“ domaine, le préjugé de ne pas en utiliser les données ou du moins d’en tenir compte, a conduit à des interprétations ou à des conclusions unilatérales et souvent insatisfaisantes dans chacune de ces sciences. Car, lorsqu’ elle ne se réfère pas aux faits de langue et qu’elle ne s’appuie pas constamment sur eux, la psychologie du langage risque de tomber dans des spéculations factices ou, par exemple, de réduire le langage à la pensée — confondant les catégories verbales avec celles conceptuelles —, etc. Il a été préconisé, d’autre part, tant du côté de la linguistique traditionnelle que de celui de la linguistique structurale, de comprendre le langage — et de l’étudier — comme un phénomène abstrait, comme une „entité autonome“,[3] en dehors des contingences individuelles ou sociales. (La constatation est souvent valable même pour les cas où l’on souligne d’une manière déclarée la nécessité de se rapporter au contexte social, historique, etc.) C’est aussi une coutume courante, d’analyser de prédilection la langue cristallisée en des formes écrites (les dictionnaires, par exemple, se fondent presque exclusivement sur des fiches extraites de textes écrits) et de travailler surtout avec des „fragments“: la phonétique expérimentale traditionnelle examine des sons ou des mots isolés, les grammaires opèrent d’habitude avec des syntagmes ou des phrases détachées du contexte, etc.; même dans la linguistique structurale on discute davantage des rapports de système paradigmatique plutôt que des „incommodes“ séquences syntagmatiques et assez peu des contextes plus amples, en ayant de préférence recours à des „microcontextes“.
Une tendance se manifeste le plus souvent: celle de préserver la langue „d’impuretés“ telles que le particulier, l’individuel, le concret, du rapport avec le contexte en général ou seulement avec le contexte connotatif, avec le psychique même, au fond avec tout ce qui se rattache plus intimement à celui qui l’a produite et le produit: l’être humain.
[122]Il est significatif que l’on évite habituellement aussi (à commencer par de Saussure et continuant par L. Hjelmslev[4] et d’autres linguistes) de préciser: qui doit étudier les phénomènes qui tiennent à la parole — dénommée aujourd’hui assez souvent, selon la terminologie de la théorie de l’information, message, ou, parfois, discours? A leur tour, la plupart des cybernéticiens, des mathématiciens, des techniciens travaillant dans le domaine de la télécommunication étudient et même tendent à imposer à la linguistique moderne une méthodologie propre, qui préfère les constructions obtenues d’une manière déductive, qui souvent distille la langue et élimine tout ce qui est „signification“, pour obtenir des formes „pures“.
2. Comment mettre d’accord les données de sciences et méthodologies différentes, qui obtiennent parfois des résultats contradictoires concernant le même objet?
Il est nécessaire tout d’abord que chacune de ces sciences (ou courants, dans le cadre de celles-ci) ne considère pas sa propre méthodologie comme la plus juste et même la seule utile pour l’étude du phénomène de la communication, il est nécessaire que chaque discipline ne se considère pas justifiée — comme le voulait L. Hjelmslev — de „nier le droit“ d’étudier la langue d’une autre manière (op. cit., p. 23).
D’autre part, il faut observer qu’il y a certains aspects que — du moins dans la phase actuelle — ni la psychologie, ni la linguistique, ni leurs courants ne peuvent étudier d’une manière adéquate et ferme, sans risquer d’entrer en contradiction avec la méthodologie d’ensemble de chacune d’entre elles. Pour l’étude de ces aspects il devient nécessaire de constituer une discipline limitrophe (ou peut-être seulement une „approche interdisciplinaire“), avec une méthodologie spécifique: c’est la psycho-linguistique.
De notre point de vue, la psycho-linguistique ainsi constituée ne doit pas être considérée comme une branche ou comme un „courant“ dans la linguistique ou dans la psychologie, mais bien comme une discipline (ou une méthodologie interdisciplinaire) qui se justifie dans l’actuelle classification des sciences et dans l’esprit de la nouvelle méthodologie des sciences limitrophes.
Il est connu que dans différents domaines on a ressenti au cours des dernières années, de plus en plus, le besoin de sciences interdisciplinaires, qui abordent un phénomène à partir de deux positions, ou, mieux, d’angles de vue limitrophes. En fait, il ne s’agit pas toujours de la découverte d’un nouvel objet, qui rende nécessaire la construction d’une nouvelle science, mais de l’apparition d’aspects nouveaux, inconnus, d’un objet existant, lequel, par l’application des méthodes combinées de deux sciences et des interprétations qui leur sont propres, se révèle mieux, en une profondeur qui tient à son essence même. Quelque chose de semblable s’est passé et se passe encore dans le domaine de l’étude du langage ou plus exactement dans celui de la communication, terme général qui se rapporte à une multiplicité d’aspetcs (les processus psychiques respectifs ou langage, la langue — ou le „code“ — et [123]ses concrétisations particulières — ou „les messages“ —, la communication comme telle, comme activité d’ensemble, etc.), qui constituent un phénomène unique, un objet — dans l’acception méthodologique — avec des aspects variés, mais qu’il ne faut point séparer rigidement.
Au cours de ce siècle, surtout, le langage a commencé à être considéré de plus en plus comme un phénomène très complexe, à l’étude duquel doivent collaborer différentes disciplines. Pourtant, cette collaboration a une certaine tradition, dans l’essai manifesté au 19-e siècle et puis au commencement du 20-e, de réunir les efforts de la psychologie du langage et de la neuropsychiatrie, ou même de la linguistique et de la psychologie (mentionnons les noms de H. Steinthal, H. Paul, W. Wundt, et surtout J. van Ginneken[5]). Le temps n’était pourtant pas encore arrivé pour une collaboration efficace, car ni la psychologie du langage — empêtrée dans sa théorie associationniste — ne possédait encore une méthodologie ferme et de suffisants faits expérimentaux, ni la linguistique n’ avait encore recueilli assez de données aptes à faire comprendre ce que c’était que ce système dont on commençait à parler — la langue.
Plus tard, vers les années 1930 environ, une collaboration entre la linguistique et la psychologie a recommencé, promue par diverses circonstances. D’un côte celle-ci a été favorisée par l’esprit créé autour du „Journal de psychologie normale et pathologique“ — où divers linguistes et psychologues ont publié des articles et même des numéros spéciaux qui font encore autorité. D’autre part, l’Ecole phonologique de Prague, dont certains des promoteurs s’intéressaient à la psychologie, contient dans l’esprit même de la conception propagée et dans les ouvrages publiés, les reflets d’un essai de ne pas ignorer la perspective psychologique. Enfin, la tradition allemande (où la même faculté abritait la philosophie, la psychologie, la linguistique) a mené — dans les mêmes années d’avant la deuxième guerre mondiale — à des travaux où la psychologie (mais surtout la philosophie, ou une psychologie spéculative) frôlait la linguistique (chez E. Cassirer, K. Bühler, J. Stenzel, F. Kainz, etc.). En Italie enfin, un laboratoire de psychologie — celui de A. Gemelli — réalisait des analyses où la phonétique se mêlait à la psychologie.
Pourtant ces relations étaient plutôt rares, on ne peut pas dire que beaucoup de chercheurs aient eu en même temps une double formation — de linguiste et de psychologue —, et que des recherches aient été effectuées d’une manière interdisciplinaire délibérée, organisée et simultanée (c’est-à-dire des études faites non pas par une collaboration entre psychologues et linguistes, mais par une personne qui en même temps cherche à aborder le problème des deux angles de vue en une fusion interdisciplinaire). Cette nécessité — d’une double formation et de réaliser des recherches interdisciplinaires d’une manière organisée, que nous avons ressentie il y a plus de vingt ans, en travaillant un ouvrage publié plus tard sous le nom de Langage et contexte[6] — a été très probablement ressentie aussi par plusieurs autres chercheurs après la deuxième guerre. Après l’essor de la théorie de l’infor[124]mation, des recherches sur les moyens de transmission mécanique par messages et en général sur la „communication“, autour de 1950, cette idée était, on peut dire, „dans l’air“. Un nom devait être proposé, pour cristalliser et polariser ces tendances: il s’est trouvé que le nom psycho-linguistique ait eu une bonne fortune. Cela prouve non pas qu’un simple nom ait créé une discipline nouvelle, mais que le nom a reflété un besoin réel dans l’évolution des sciences. Il serait cependant (ou justement à cause de cela) erroné de considérer la psycho-linguistique non pas ce qu’elle est — un domaine —, mais „un courant“ ou „une école“, uniquement parce que le nom a été proposé par un groupe qui s’est réuni pour discuter ses problèmes.
Il semble que le terme de psycho-linguistique ait commencé à circuler en 1954, depuis la publication aux U. S. A. de l’ouvrage Psycholinguistics[7] — acte de naissance du courant dans la science américaine —, suivi, en 1961, par une anthologie assez hétéroclite, composée d’études intéressantes, mais qui n’avaient pas été composées à l’intention de ce volume et qui ne sont pas précédées d’une introduction méthodologique.[8] En 1962, „L’Association de psychologie scientifique de langue française“ a organisé un symposium, dont les travaux ont paru en 1963 en une volume intitulé Problèmes de psycho-linguistique.[9]
Comme le soulignait O. S. Akhmanova — qui dans une brochure a exposé en abrégé le volume Psycholinguistics de 1954 —, la linguistique ne doit plus craindre, de nos jours, le contact avec la psychologie et l’apparition de la nouvelle discipline est destinée à jouer un rôle important.[10] Mais ni le courant américain mentionné — qui a le mérite d’avoir mis en circulation le terme psycholinguistics et d’avoir attiré l’attention sur certains problèmes qui se posent à cette discipline —, ni le symposium français, n’ont défini assez clairement leur méthodologie (comprenant dans ce terme la conception sur l’objet, les méthodes, les problèmes, etc.).
Ceci nous a obligée à tenter une présentation personnelle d’une méthodologie, aussi précise et unitaire qu’il nous soit possible. Du reste, cette méthodologie — exposée ici de manière trop succincte[11] — se trouve à la base des recherches entreprises par nous dans cet esprit depuis de longues années, [125]certaines de ces recherches étant même antérieures à l’apparition du courant américain et du terme de psycho-linguistique.
Une différence fondamentale entre l’acception que nous présentons ici et celle qu’utilise le courant américain pour le terme de psycho-linguistique se trouve sur le plan du rapport entre la conception et la méthodologie. Les initiateurs de la psycho-linguistique américaine ont proclamé explicitement qu’ils la fondaient sur la psychologie behavioriste,[12] psychologie qui, dans la majorité de ses variantes, exclut la conscience de l’étude des phénomènes psychiques et demeure en essence mécaniste: en tout cas, la complexité de l’homme „loquens“ lui échappe. Mais ce phénomène, par excellence humain, qu’est le langage, est guidé par la conscience; il doit être étudié et expliqué par le prisme du déterminisme social et du rapport avec l’ensemble de la vie psychique — où la pensée joue un rôle important et qui implique en même temps l’activité d’une base anatomophysiologique. Dans l’esprit de cette conception, de l’homme pris dans sa totalité et dans son déterminisme complexe, nous exposons une méthodologie qui nous semble conséquente avec cette conception.
Je voudrais souligner que l’étude des faits linguistiques en connexion aussi avec la psychologie ne signifie plus aujourd’hui adopter une attitude non-objective, impressionniste, sans possibilités d’élaborer avec précision les données obtenues: la psychologie d’aujourd’hui, avec ses méthodes expérimentales, quantitatives, avec ses appareils exacts, avec ses résultats scientifiquement obtenus, n’est plus la même que celle qui, au temps de van Ginneken, pouvait à juste titre inspirer méfiance aux linguistes soucieux d’objectivité. De même, l’appel à la psychologie ne signifie point avoir recours à une explication de ces faits par l’individuel (d’ailleurs, nous ne devons pas oublier que même dans l’individuel c’est le déterminisme général — et tout d’abord le déterminisme social — qui intervient). En tout cas, il ne s’agit pas de nous rapporter au psychique d’un individu, mais de donner des interprétations à travers les lois générales du psychique humain (dans lequel peut trouver son explicitation même le fait qu’il existe des systèmes ou des structures dans la langue correspondant à des algorythmes humains). Certains aspects de la théorie linguistique peuvent donc trouver des arguments objectifs dans la réalité psychique même.[13]
3. Il est essentiel, dans l’exposé d’une méthodologie, de préciser l’objet soumis à la connaissance. Il faudrait tout d’abord délimiter l’objet de la psycho-linguistique par rapport à celui de la linguistique. Nous prendrons comme [126]postulat — sans discuter ici la légitimité d’une telle attitude — le fait que la linguistique n’étudie que la langue (en tant que système grammatical, lexical, phonématique, qu’on retrouve comme un étalon commun chez une certaine collectivité).[14] L’étude de la psychologie du langage — objet de la psychologie — vise la „technique“ du langage (les soit-disant, il y a plus longtemps, „mécanismes du langage“), les facteurs psychiques — et leurs fondements physiologiques —, les conditions psycho-sociales qui contribuent à réaliser l’émission et la réception, le parler et sa compréhension. Les processus psychiques sont donc l’objet de la psychologie (qui pourtant échoue si elle ne prend pas en considération aussi les faits de langue, si elle essaye d’étudier des processus en soi, et non pas comme des processus qui opèrent avec des faits concrets de langue et qui mènent à la création de ceux-ci). La réalisation concrète de la langue, les messages, la „parole“ ne trouvent pas actuellement une place précise en tant qu’objet de la linguistique. C’est donc la langue dans ses réalisations concrètes — la parole, en tant que „langue parlée“, mais aussi les autres formes de „messages“ — que doit étudier la psycho-linguistique, en les mettant en rapport avec les émetteurs et les récepteurs, avec les relations qui se trouvent entre ceux-ci et avec les différentes situations dans lesquelles ils se trouvent. L’objectif central de la psycho-linquistique sera donc l’orientation vers la parole, mais envisagée du point de vue de ses rapports avec les êtres humains qui la manient et avec les situations où ils se trouvent et qui les déterminent — et qui entraînent des modifications dans les messages.
La méthodologie de la psycho-linguistique doit donc d’une part indiquer les méthodes spécifiques servant à recueillir les faits rattachés aux situations concrètes, d’autre part aider à leur interprétation — en premier lieu par la manière même de les consigner. En rapport avec ces aspects nous ne pourrons exposer ici que quelques principes méthodologiques généraux et seulement quelques unes de leurs applications.
a) Contrairement à certains courants extrémistes de la linguistique structurale (voir L. Hjelmslev[15]), la psycho-linguistique, dans l’acception que nous lui donnons, ne méprise pas la méthode inductive, mais considère qu’aussi bien la méthode inductive que la méthode déductive sont également utiles et doivent être utilisées en se complétant réciproquement.
Une tâche importante de la psycho-linguistique — par laquelle elle servira directement aussi à la linguistique — consiste donc à recueillir les faits de la langue en tant que réalité vivante, à consigner la réalité linguistique dans les différents messages particuliers, par lesquels se réalisent les virtualités de la langue, et d’en extraire ensuite certains principes généraux.[16]
[127]b) En étudiant la langue en fonction, c’est-à-dire le phénomène complexe de la communication, la psycho-linguistique embrasse dans sa vision tant l’émetteur que le récepteur et étudie les modifications entraînées par le changement d’attitude (d’émission ou de réception) de même que les influences réciproques que suppose ce rapport.[17] C’est pourquoi la psycho-linguistique contribuera en premier lieu à la connaissance plus approfondie de certains aspects pour lesquels la linguistique ne possède actuellement que peu de données: il s’agit de la communication comme telle, étudiée dans sa dynamique réelle, sous sa forme orale ou dialoguée.[18]
C’est surtout à cause de la tendance de la linguistique à se tenir loin des phénomènes de parole, que d’innombrables aspects de la langue restent encore inconnus ou ne sont pas étudiés; il arrive donc que, avant d’avoir connu à fond tous les faits linguistiques objectifs, on a commencé des spéculations autour d’une „langue“ abstraite. D’autre part, la linguistique est fondée en grande mesure sur ce que „pensent“ ou „sentent“ les chercheurs linguistes, ou bien sur leur introspection: autrement dit, sur les trois personnes qui peuvent être incluses dans l’acte de la communication (émetteur, récepteur, observateur externe — dont uniquement les deux premiers sont essentiels pour cet acte), on utilise beaucoup dans la linguistique les données obtenues introspectivement par l’observateur externe qui est le linguiste et l’on omet souvent ce qui se passe entre l’émetteur et le récepteur, c’est-à-dire la réalisation de la communication par des messages.
C’est pour cela qu’une partie de l’activité de la psycho-linguistique doit être consacrée à la connaissance — qui sera utile à la linguistique aussi — d’une réalité en grande mesure ignorée: cela veut dire qu’une tâche importante de la psycho-linguistique consiste dans le fait même de recueillir les données de langue en tant que réalité vivante, que messages particuliers par lesquels se réalisent les virtualités de la langue (pour que l’on aboutisse ultérieurement à des généralisations et aux principes généraux). Il faut ajouter cependant que la psycho-linguistique ne peut pas se proposer un enregistrement exhaustif — d’ailleurs impossible — de tous les faits linguistiques, mais qu’elle doit viser surtout à extraire, sur la base des faits recueillis, certains principes généraux.
Des matériaux intéressants, concernant les différents aspects de la langue parlée-orale (intonation, débit, pause, tempo, formes d’expression „parasites“, sélection préférentielle dans l’expression orale de certains moyens lexicaux, morphologico-syntaxiques, leurs combinaisons et leur remplacement dans la phrase par la mimique et la gesticulation, etc.) peuvent être recueillis aussi par les méthodes psycho-linguistique (méthodes qui pourtant ne doivent pas être comprises comme des „recettes“ spéciales, mais comme des procédés qui prennent leur spécifique psycho-linguistique par la perspective où on se place, par le but poursuivi).
[128]c) La psycho-linguistique étudie la langue dans les situations réelles — c’est-à-dire au cours de l’activité et en même temps dans les ensembles qui constituent l’expression: la méthode que nous préconisons est, par conséquent, une méthode dynamique-contextuelle.[19]
α) Il devient possible, par cette méthode, de suivre le phénomène de la communication dans son déroulement, l’échange alternatif des répliques, la construction graduelle de la phrase, les modifications survenues à cause de changements de la situation, ou de l’état des partenaires, ou de la dynamique, dans la conscience, de deux systèmes (phénomène de bilinguisme ou de variantes dialectales, etc.). L’étude dynamique signifie aussi poursuivre les phénomènes du langage au cours de l’activité des hommes qui l’emploient et surtout pendant l’activité fondamentale, le travail, ce qui permet d’observer des faits de langue qui ont souvent échappé à la linguistique.
Sur un autre plan, cette méthodologie mène à une augmentation de l’intérêt pour l’étude du langage dans sa dynamique génétique ou en général évolutive,[20] au cours de l’acquisition de la langue par l’enfant,[21] pendant le processus d’acquisition d’une langue étrangère etc. La psycho-linguistique donne une solution à ces problèmes par l’étude de la dynamique des processus d’apprentissage et d’utilisation de la langue.
β) Le second principe inclus dans la méthode dynamique-contextuelle indique la nécessité d’étudier les différents aspects de la communication en rapport avec contexte — soit qu’il s’agisse de l’ambiance générale sociale-historique, ou de la situation concrète où se trouve le locuteur, ou des ensembles discursifs, syntagmatiques où est intégrée chaque composante (sans omettre de rattacher chaque fait au système de la langue en son entier). Le principe de l’intégration dans le contexte ne s’applique pas seulement — comme on l’entend généralement — à l’interprétation des faits de la langue, mais aussi à la manière même de les recueillir. Les faits sont donc enregistrés non pas isolément, artificiellement détachés de leur contexte mais, dans et avec leur situation tout entière (situation d’ambiance ou proprement dite linguistique).
d) La méthode dynamique-contextuelle entraîne des implications psycho-linguistiques encore plus spécifiques, par la nécessité de noter et d’interpréter les faits de langue en rapport avec l’état psychique de la personne (émetteur ou récepteur). Assurément, si nous regardons les choses de cette perspective, tout en demeurant dans les limites du général, nous nous approchons aussi de l’individuel — de ce qui se rapporte le plus intime[129]ment au style. L’affectivité,[22] „la motivation“ dans le sens psychologique moderne (les intérêts, les nécessités, les tendances), le type tempéramental et en général les traits spécifiques, la pensée, de même que les états ou dispositions momentanées (fatigue, tristesse, etc.) jouent un rôle dans la sélection des moyens d’expression et sont par là des aspects que la psycho-linguistique non seulement ne peut pas ignorer, mais est la seule discipline qui puisse les étudier de manière adéquate. Le rapport avec la pensée constitue l’un des aspects les plus importants de cette perspective et a pour conséquence en premier lieu de situer sur le plan principal les problèmes de signification[23] et de les traiter d’une manière appropriée.
e) Les principaux procédés méthodiques ou les méthodes dans le sens restreint, dont la psycho-linguistique peut se servir, sont l’observation (à l’aide de l’interview et avec certains correctifs par rapport à celle utilisée habituellement en linguistique) et l’expérimentation. Nous considérons que la méthode expérimentale constitue l’un des apports importants de la psycho-linguistique pour l’étude des faits de langue[24] (elle a été préconisée avec insistance par le courant américain aussi, dès 1954). Enfin, sont également utiles les différents moyens par lesquels la technique moderne adoptée aujourd’hui en psychologie et même en physiologie permet d’enregistrer objectivement et très exactement les différents aspects étudiés (temps de réaction, pléthismographie, EEG, EKG, etc.).
f) La méthodologie psycho-linguistique ne se limite pas à recueillir les faits, mais implique leur interprétation: c’est en premier lieu une méthodologie explicative. Recueillir et interpréter les faits constitue un tout qui ne doit pas être dissocié, les deux aspects existant l’un en fonction de l’autre.
A l’encontre de la méthodologie de certaines écoles structuralistes, la psycho-linguistique — telle que nous l’envisageons — essaye de donner en même temps une explication des phénomènes linguistiques, et non pas seulement une simple description de ceux-ci; en tout cas elle essaye de réaliser une interprétation des faits — par exemple une interprétation des faits de structure ou de système — par leur vraie causalité, et non pas une fausse explication, par les liaisons internes à l’intérieur d’un système „autonome“. Il ne s’agit point d’éviter „les abstractions“, mais de considérer avec lucidité si elles ont ou non un rapport avec la réalité, si elles en constituent une quintessence ou si elles ne sont que des créations purement mentales, sans rapport [130]avec la réalité de la langue. La psycho-linguistique pourra aider aussi, entre autres, à mieux comprendre et expliquer ces „facteurs internes“ de la langue (qui sont au fond, probablement, le reflet d’un déterminisme psycho-social). Je dois ajouter encore, que l’élaboration du matériel recueilli n’exclut point l’utilisation de procédés nouveaux — statistiques ou appartenant à la théorie de l’information —, empruntés tant à la linguistique actuelle qu’à la psychologie moderne: le contact avec la psychologie — nous le soulignons — ne signifie plus, aujourd’hui, perdre la possibilité d’une élaboration précise, objective, des résultats.
4. Nous avons appliqué la méthodologie psycho-linguistique dans différents travaux publiés surtout au cours des onze dernières années[25] (nous avions toutefois effectué certaines études déjà longtemps auparavant).
Un principe de la méthodologie exposée étant celui de recueillir directement les faits, il était normal que notre attention fût sollicitée par les faits qui nous touchaient de plus près, et c’est pourquoi nos applications se rapportent surtout à la langue roumaine.
Ainsi, en ce qui concerne le langage de l’enfant, nous avons essayé de recueillir des faits de langue qui soient autant que possible analysés ou analysables linguistiquement, qui soient fidèlement enregistrés et de manière complexe, chez un grand nombre d’enfants (les matériaux sur lesquels se fondent les travaux publiés jusqu’aujourd’hui ont été recueillis chez près de 600 enfants de langue roumaine, entre 2 et 7 ans).[26] Les études effectuées se rapportent à l’acquisition du lexique et à la transformation du contenu significatif des mots, à l’assimilation de la structure grammaticale — qui commence par l’apparition des „blocs syntagmatiques“, dont la valeur se modifie graduellement; de même, une bonne partie des recherches a mis en évidence l’adaptation à la dynamique du dialogue, etc. Une recherche plus récente poursuit le but d’étudier la formation du système phonématique chez le petit enfant, en rapport avec les particularités d’âge.[27] Ces études poursuivent en permanence le rapport entre le roumain parlé par les adultes et celui que l’enfant emploie, grâce au mécanisme d’„écho sélectif“,[28] selon ses possibilités de pensée et de perception, son affectivité, ses intérêts.
[131]Différentes autres applications de la méthodologie psycho-linguistique nous ont permis de relever une série de faits concernant le roumain parlé par les adultes, en rapport avec: le rôle du contexte — étudié aussi par les moyens expérimentaux —, le mécanisme de la contamination et l’explication des différentes contaminations en roumain par le prisme du rapport entre le langage et la pensée,[29] la manière dont se reflètent les diphtongues dans la conscience des locuteurs de langue roumaine;[30] on a encore mis en évidence, par l’expérience de prédiction, le rôle de l’expérience personnelle dans l’emploi de la langue[31] ou la résolution de l’homonymie en fonction de la position contextuelle,[32] etc.
Plus récemment, la méthodologie psycho-linguistique appliquée à l’étude des relations entre le langage et le travail nous a permis[33] de mettre en lumière une série d’aspects, qui peuvent intéresser non seulement la linguistique générale, mais aussi le domaine spécial de la langue roumaine. Nous avons pu enregistrer, par les méthodes mentionnées, différents termes ou différents sens (qui ne se trouvaient pas dans les matériaux recueillis pour le dictionnaire de l’Académie), ou différents faits ou phénomènes, peu ou point discutés dans les études fondées sur la méthodologie traditionnelle. Des problèmes qui sont créés par la technique automatisée — entre autres ceux que pose la création des messages verbaux optimaux — ont été également signalés.
Il est de toute évidence que la méthodologie psycho-linguistique, telle que nous avons essayé de la présenter ici, est encore dans une phase initiale, pour ce qui est de sa précision. Pourtant, ses principes exposés ici se sont dessinés peu à peu, non par de vaines spéculations théoriques, mais à mesure que ces principes trouvaient leur application pratique. C’est justement ce que nous nous permettons de considérer être un argument pour l’utilité de la méthodologie que nous venons d’exposer et une garantie dans son application ultérieure.
[132]R É S U M É
Autorka nejprve podává historický přehled vývoje psycholingvistiky, připomínajíc tradiční spolupráci mezi lingvistikou a psychologií jazyka. Potom se zabývá předmětem psycholingvistiky: je to modifikace objevující se ve sdělení během aktu konkrétní komunikace vlivem vztahů, které se vytvářejí mezi původcem a příjemcem sdělení a vlivem situací, v nichž se oba nacházejí. Tato mezidisciplinární oblast, zcela rozdílná od psychologie jazyka (která studuje psychické procesy vysílání a přijímání), mohla by být velmi prospěšná lingvistice, a to teoretické i aplikované, studiem jevů vyskytujících se v parole.
Metody psycholingvistiky (pozorování, ankety i experiment) mají sloužit k zachycení sdělení v konkrétních situacích, v průběhu sdělení (zvláště v ústním sdělení, v dialogu) a v souborech textů a kontextů. Článek vykládá principy metody kontextové dynamiky, kterou autorka razí, a ukazuje některé aplikace této metody.
[*] Pozn. Vzhledem k aktuálnosti dnes se rozvíjející psycholingvistiky, u nás poměrně slabě pěstované, a k potřebě opřít ji u nás o dobře fundovaný základ, zejména po stránce lingvistické, otiskujeme v originále závažnou stať rumunské badatelky, která i vlastním výzkumem dosáhla v této oblasti významných úspěchů.
[1] Cours de linguistique générale, Paris 1922, p. 25 et suiv.
[2] F. de Saussure parlait, à la fois, de la psychologie en tant que discipline qui s’occupe du langage, et d’une „linguistique proprement dite, celle dont le langage est l’unique objet“! (op. cit., pp. 38—39).
[3] L. Hjelmslev, Linguistique structurale (1948), dans Essais linguistiques, Copenhague 1959, p. 21, 23.
[4] La mise au point — si claire en apparence — de L. Hjelmslev (op. cit., p. 24), que „c’est la langue et non la parole qui constitue l’objet spécifique de la linguistique structurale“, n’indique cependant pas quelle est la discipline qui aurait la parole comme „objet auquel on vise, l’objet qu’on se propose de dégager“ (ibid.) — Voir SaS 26, 1965, 213—217.
[5] Principes de psychologie linguistique, Leipzig-Amsterdam 1907.
[6] T. Slama-Cazacu, Langage et contexte, La Haye 1961 (édition roumaine, Bucarest en 1959); premiers articles qui en exposaient (Le principe de l’adaptation au contexte), parus dans Studii şi cercetări lingvistice 1954, pp. 201—245, et Revue de linguistique 1956, pp. 79—118.
[7] Ch. Osgood - T. Sebeok (réd.), Psycholinguistics. A survey of theory and research problems, Baltimore 1954. Voir aussi le récent compte rendu de A. Tabouret-Keller, dans Word 20, 1964, pp. 89—98. Le mot apparut pour la première fois, il semble, chez N. Pronko, Language and psycholinguistics: a review, Psychol. bulletin 43, 1946, pp. 189—239.
[8] Sol Saporta (réd.), Psycholinguistics. A book of readings, New York 1961. À la même époque, d’autres travaux sporadiques ont encore paru — tel une très utile étude de J. Berko et R. Brown, Psycholinguistic research method, dans P. H. Mussen (réd.), Handbook of research methods in child development, New York - London 1960, pp. 517—557.
[9] J. de Ajuriaguerra - F. Bresson - P. Fraisse - B. Inhelder - P. Oléron - J. Piaget, Problèmes de psycho-linguistique, Paris 1963.
[10] O. S. Achmanova, O psicholingvistike, Moscou 1957, pp. 3—6.
[11] Exposée pour la première fois à l’occasion de la Conférence de linguistique roumaine (Bucarest 1964) et publiée dans Studii şi cercetări lingvistice 1965, no. 1, pp. 131—147, Revue Roumaine de linguistique 1965, no. 1—3, pp. 309—316, Linguistics 1966, no. 24, pp. 51—72. Elle a formé aussi l’objet de diverses conférences et d’un cours donné au Séminaire International de Linguistique Appliquée (Grenoble 1966), ainsi que d’un livre bientôt sous presse, Introduction à la psycho-linguistique.
[12] S. Saporta, op. cit., p. V; Ch. Osgood et T. Sebeok (réd.), op. cit., p. 7, 20 suiv.
[13] On commence d’ailleurs à enregistrer des essais pour mettre d’accord la linguistique mathématique ou celle „transformationnelle“ et la psychologie: V. Yngve, par exemple, a développé une théorie („depth hypothesis“) fondée sur une loi psychologique des restrictions de la mémoire, établie par le psychologue G. Miller (V. Yngve, The depth hypothesis, dans R. Jakobson (réd.) — Structure of language and its mathematical aspects (Proceedings of the XII-th Symposium in applied mathematics). American Mathematical Society, 1961, pp. 130—138) — voir SaS 25, 1964, 142—143; et N. Chomsky (Formal properties of grammars, dans R. Duncan Luce, R. R. Bush, E. Galanter (réd.), Handbook of mathematical psychology, New York - London 1963, vol. II. p. 330) exprime l’idée que l’organisme humain a la capacité d’utiliser et d’identifier les régularités structurales de la langue — voir SaS 27, 1966, 71—81.
[14] Si, plus tard, la linguistique voudra s’occuper aussi de la langue en tant que réalisations — que parole ou messages —, ou si la distinction entre langue et parole pourra s’effacer (comme le préconise J. Dubois, Problèmes de linguistique transformationnelle. Modèles précorrecteurs d’erreurs, Journal de psychologie 1966, no. 1, p. 56), cela ne change pas, pour le moment, cette situation où la parole reste un domaine presque inabordé en linguistique et, en général, presque inconnu.
[15] La structure méthodologique, op. cit., p. 122.
[16] L’attention accordée aux réalisations concrètes de la langue ne signifie pas jeter l’ancre au niveau du particulier: l’enregistrement des faits est suivi de leur interprétation, de leur explication, de la synthèse qui aboutira à formuler les principes et les lois de la psycho-linguistique.
[17] Cf. notre ouvrage, Langage et contexte, éd. citée.
[18] Voir notre ouvrage, Dialogul la copii („Le dialogue chez les enfants“) Bucureşti 1961, trad. tchèque Dialog u dětí, Praha 1966.
[19] Nous ne pouvons pas exposer ici en détail ces aspects de méthode, auxquels nous consacrons quelques chapitres d’un livre qui sera publié bientôt, sur la psycho-linguistique.
[20] Ce que les auteurs du premier volume psycho-linguistique appellent „psycho-linguistique diachronique“ (Ch. Osgood et Th. Sebeok, op. cit., pp. 6—7, 126 et suiv.).
[21] Nous avons essayé une étude de psycho-linguistique en comparant, par exemple, la dynamique de l’acquisition des cas obliques — en fonction du développement de l’enfant — et les formes existantes dans la langue populaire ou dans les dialectes ou dans la langue ancienne: The oblique cases in the evolution of child language, Revue Roumaine de linguistique 1962, no. 1, pp. 71—89; en roumain dans St. şi cercet. lingv. 1961, pp. 215—229.
[22] L’étude de l’intonation, par exemple, et en général l’étude des particularités mélodiques ne devrait pas s’effecteur in vitro ou en dehors de situations affectogènes, réelles, ainsi qu’on le fait d’habitude en phonétique.
[23] Voir aussi La structuration dynamique des significations, dans „Mélanges linguistiques“ (publiés à l’occasion du VIII-e Congrès International des Linguistes à Oslo 1957), Bucureşti 1957, pp. 113—127.
[24] Nous nous rapportons ici à des expériences qui dépassent les aspects phonétiques (pour lesquels on a créé la „phonétique expérimentale“): il s’agit d’appliquer l’expérimentation, à une large extension et d’une manière organisée, à tous les aspects de la langue (à l’occasion du IX-e Congrès International des Linguistes de 1962, on a accordé une plus grande importance à la méthode expérimentale, mais les expériences exposées — qui illustraient surtout la bibliographie de langue anglaise — ont encore reflété des préoccupations spécialisées: voir L. Lisker - F. Cooper - A. Liberman, The uses of experiment in language description, Word 18, 1962, pp. 82—107).
[25] Nous ne pouvons pas mentionner ici tous ces ouvrages; nous ne ferons des renvois qu’à quelques uns d’entre eux.
[26] Résultats publiés dans nos ouvrages Relaţiile dintre gîndire şi limbaj in ontogeneză (Les relations entre la pensée et le langage en ontogénèse), Bucureşti 1957, Dialogul la copii, cité, Particularităţi ale însuşirii structurii gramaticale de către copil între 2 şi 3 ani (Particularités de l’acquisition de la structure grammaticale par l’enfant entre deux et trois ans), dans Culegere de studii de psihologie, Bucureşti, IV-e vol., 1962, pp. 119—152, The oblique cases in the evolution of child language, cité. La dynamique des relations entre la pensée et le langage, Revue Roum. des sc. sociales — Psychologie 1965, no. 2, pp. 167—180, etc.
[27] Quelques remarques théoriques et méthodologiques sur le problème de la forme et de la substance dans la genèse du système phonématique, Cahiers de linguistique théorique et appliquée III, 1966, pp. 171—179 (voir aussi Langage et comportement, 1966, no. 4). Afin de comparer à l’aide d’une méthode unique le développement du système phonématique dans diverses langues, la recherche est effectuée en collaboration internationale (avec K. Ohnesorg, L. Kaczmarek, R. Gsell, G. Francescato, etc.).
[28] La notion d’ „écho sélectif“, que nous avons introduite dans le livre Relaţiile dintre gîndire şi limbaj în ontogeneză, cité, p. 430, est une notion psycho-linguistique, que nous ne pouvons pas analyser ici en détail.
[29] Pour le détails: entre autres, Relaţiile dintre gîndire şi limbaj în ontogeneză, cité, chap. IV, Observatii şi cercetări experimentale cu privire la contaminări (Observations et recherches expérimentales sur les contaminations), St. şi cercet. lingv. 1956, no. 3—4, pp. 207—233, La dynamique des relations …, cité.
[30] The experimental reversed speaking with special view to diphtongs, Revue de linguistique 1958, no. 1, pp. 19—31 et dans Recherches sur les diphtongues roumaines, Bucarest-Copenhague, Edit. Acad. R. P. R. — Munksgaard 1959, pp. 123—135 (eu roumain dans Fonetică şi dialectologie I, 1958, pp. 63—73).
[31] Voir (eu collaboration avec Al. Roceric) Statistika fonem i značenie opyta predskazanija, Revue de linguistique 1959, pp. 147—152 (en roumain dans Fonetică şi dialectologie II, 1959, pp. 63—70).
[32] The study of the resolution of homonymy by means of the experiment of prediction, Revue Roum. des sc. sociales — Psychologie 1964, no. 2, pp. 225—241 (voir aussi les Actes du Colloque International de Linguistique Appliquée, Nancy 1964).
[33] Dans le livre Comunicarea în procesul muncii (La communication dans le processus du travail), Bucureşti 1964; voir aussi: Remarques sur quelques particularités du message verbal, déterminées par le travail, Lingustics 1963, no. 2, pp. 60—84, Sprachliches über die Kommunikation im Arbeitsprozess, Revue de linguistique 1962, no. 1, pp. 71—90; Problèmes psycho-linguistiques posés par les messages verbaux employés dans l’automation, Revue Roumaine de linguistique 1964, no. 2, pp. 119—130, L’économie et la redondance dans la communication, Cahiers de linguistique théorique et appliquée I, 1962, pp. 17—27.
Slovo a slovesnost, ročník 28 (1967), číslo 2, s. 120-132
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